Deux populations cohabitent, se supportent mais ne se pénètrent pas. La nation franco-algérienne, résultat d'une fusion raciale, ne peut éclore. L'ostracisme religieux musulman en est très largement responsable. Les Européens sont en majorité catholiques.. La loi coranique interdit le mariage d'une musulmane avec un infidèle, mais tolère l'inverse au nom de  supériorité établie de l'homme sur la femme. Pourtant dans les débuts de la colonisation, l'élément féminin était très largement déficitaire, ce qui n'était pas sans poser des problèmes. Evidemment les conditions de vie des uns et des autres qui sont loin d'être semblables accentuent les clivages. L'Européen peut se targuer d'une certaine aisance et d'un sentiment de supériorité à l'endroit de la masse algérienne à l'existence précaire. Mais dans le cas des rapports entre hommes et femmes, le statut féminin dans l'islam explique beaucoup de choses. Lorsqu'un Européen rend visite à un musulman il attend avant de pénétrer que les femmes aient été mises à l'abri des regards. L'Algérienne ne s'immiscera pratiquement pas dans la vie sentimentale de l'Européen. On en conçoit les conséquences en terme de liens ethniques.
Pratiquement les deux communauté, s'ignorent. Les mariages mixtes sont rares: 82 de 1905 à 1914 et presque toujours d'Algériens avec des Européennes. En 1954, à Alger, ville où les deux communautés s'équilibrent, sur 2 365 mariages, il n'y aura que 10 mariages mixtes dont 8 d'un musulman avec une Européenne.